Cheikh Omar Diagne a été nommé Directeur des moyens généraux de l’Etat par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye. Il a été installé à ses nouvelles fonctions le mercredi 15 mai 2024. Ce poste sensible l’amène à jouer un rôle essentiel dans le fonctionnement du gouvernement et surtout des interactions avec d’autres entités du pays. Avec ces responsabilités, Monsieur Diagne doit-il se conformer aux exigences que requièrent les attributs d’un homme d’Etat ou doit-il continuer à parler de tout et n’importe comment ?
Cheikh Omar Diagne est connu pour sa liberté d’expression. Il ne se donne pas de limites quand il s’agit d’aborder certains sujets sensibles. Avant son intégration au sein du gouvernement, il n’hésitait pas à dénoncer certaines pratiques religieuses et autres faits de société. Ces sorties lui ont valu beaucoup de critiques et d’indignations venant des familles religieuses au Sénégal.
L’exemple le plus récent est une vidéo de lui dans laquelle il dénonçait l’infiltration de lobbies extérieurs et de croyances maçonniques dans certains édifices publiques comme la grande mosquée de Touba. Même si la vidéo date de longtemps, elle prouve que Monsieur Diagne ne se pose pas de limites pour aborder certains sujets aussi sensibles soient-ils. Invité à une émission de télé récemment, il s’est aussi attaqué aux tirailleurs sénégalais qu’il considère comme des bras armés du colonisateur pour préserver sa domination. Selon, lui, ces soldats africains opprimaient leurs propres frères dans le but de faire plaisir aux esclavagistes. Parlant du massacre de Thiaroye, il estime que les tirailleurs défendaient leurs intérêts personnels d’où l’impertinence de célébrer leur exécution.
Qu’est ce qu’il faudrait retenir de cette liberté d’expression du directeur des moyens généraux de l’Etat ?
Il faut signaler que le gouvernement actuel fait face à d’énormes défis de communication. Une voix autorisée du gouvernement ne peut pas se permettre de faire certaines déclarations qui pourraient devenir sources de polémiques ou de mauvaises interprétations. Les membres du gouvernement ont l’obligation de converger vers la même dynamique en matière de communication. S’attaquer à des symboles de la nation, pourrait signifier qu’on est en désaccord avec certaines politiques publiques. La preuve, le Sénégal vient récemment de poser un acte historique pour la mémoire des tirailleurs sénégalais. Le 80è anniversaire des évènements de Thiaroye, est un pas important vers la restauration de la vérité et la réparation du préjudice. Cette volonté de l’Etat a même valu à la France à travers son président de la République Macron de reconnaître les événements de Thiaroye comme un massacre. Un aveu qu’aucune autorité française n’a jusqu’ici voulu faire. Prendre le contre-pied du président Faye et de son chef de gouvernement sur cette question, c’est assumer son désaccord total avec leur politique mémorielle.
Si Monsieur Chiekh Omar Diagne veut garder sa liberté d’expression et ses manières de faire par rapport à certains sujets, ne devrait-il pas prendre ses responsabilités et se décharger de toutes fonctions le liant avec l’Etat du Sénégal ? Il est évident qu’on ne peut pas faire la différence entre la personne et sa fonction dans de pareilles situations. Ces genres de sorties prouvent que la communication du gouvernement n’est pas maîtrisée et que chacun est libre de dire ce qu’il veut et comme il l’entend et quitte à instaurer une crise. Le Sénégal qui traverse actuellement des moments difficiles sur le plan économique a besoin que ses gouvernants consacrent toute leur énergie sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens et non sur des débats à polémiques.
Avec l’actualité du gouvernement à savoir le vote des lois de finances et la déclaration de politique générale du premier ministre prévue très prochainement, le débat aurait pû être plus passionnant. Même s’il faut admettre que Cheikh Omar Diagne a le droit de donner son avis sur les sujets qui l’intéressent, il doit aussi avoir l’élégance de choisir entre la liberté d’expression et la posture d’un homme d’Etat. Ne serait-ce que pour mettre à l’aise le président de la république.
Totalement d’accord, je l’ estime pour son courage, sa position patriotique mais je pense qu’ il devrait être choisir entre les deux hommes qu’ il incarne.
pour le contenu de vos postes, je prefere une autre police d’ecriture . C’est juste une suggestion
Entièrement d’accord avec votre analyse. C’est Cheikh O Diagne de faire la part des choses pour ne pas mettre à l’aise le Président de la République.
Très belle analyse !
J’espère qu’une application de ce site sera bientôt dispo pour les smartphones.
Merci pour tout.
Ici au Sénégal, on est très sentimental. Cheikh Oumar Diagne est un savant qui a fait des recherches pour ensuite parler de la chose. Toute la pure vérité se trouve pourtant dans les archives du pays. Personne ne peut nier ici que c’étaient ces mêmes tirailleurs qui combattaient les Héros nationaux comme Lat Dior Diop, Maba Diakou …
1_ Cheikh Oumar Diagne ainsi que tous les autres sénégalais dénoncent le masacre.
2_ Cela n’empêche pas aussi de décrire exactement l’histoire réelle.
Apprenons et laissons les sentiments de côté.
Le Sénégal n’est pas un pays de débats d’idées. Aux arguments étayés par des faits, les gens répondent par des déclarations sentimentales basées sur le néant et qui ne contredisent en aucun cas les arguments avancés par la personne qu’ils sont censés contredire.
Sur le cas de Cheikh Oumar Diagne, je puis assurer que ce qu’il correspond en grande partie à la réalité historique.
Oui, des tirailleurs africains se sont bien battus aux côtés des français pour combattre nos héros résistants. Pour prouver cela, je vais juste vous mettre un extrait d’un texte rédigé par Général Charles Mangin, commandant français des tirailleurs entre 1898 et 1900 : « Dans la région du sud-est, une de nos reconnaissances de tirailleurs auxiliaires a rencontré une colonne anglaise partie de Sierra-Leone avec 600 hommes ; les deux troupes se sont prises réciproquement pour des bandes de Samory Touré et ont engagé une affaire sur laquelle je n’ai pas de détails, mais qui a dû être assez chaude. Nos indigènes, soldats irréguliers, ont tenu en échec les troupes de la Reine […]. Voilà qui doit être fixé en France : 1° sur la valeur de nos troupes auxiliaires indigènes ; 2° sur la force des bandes de Samory, puisqu’on peut confondre avec elles des troupes régulières européennes »
C’est la preuve indéniable que des tirailleurs combattaient bel et bien leurs frères résistants.
Je nuancerai néanmoins en précisant qu’une autre catégorie de tirailleurs sénégalais existait spécifiquement pendant les deux guerres mondiales. En effet, nombre des tirailleurs déployés en Europe étaient des conscrits, enrôlés de force dans l’armée coloniale et n”avaient pas d’autre choix que de se battre et mourrir pour une patrie qui ne leur était rien. Je distingue donc parfaitement cette dernière catégorie de tirailleurs conscrits, animés par l’instinct de survie avant tout, de la première, plus traitre que patriote.
Le Sénégal n’est pas un pays de débats d’idées. Aux arguments étayés par des faits, les gens répondent par des déclarations sentimentales basées sur le néant et qui ne contredisent en aucun cas les arguments avancés par la personne qu’ils sont censés contredire.
Sur le cas de Cheikh Oumar Diagne, je puis assurer que ce qu’il correspond en grande partie à la réalité historique.
Oui, des tirailleurs africains se sont bien battus aux côtés des français pour combattre nos héros résistants. Pour prouver cela, je vais juste vous mettre un extrait d’un texte rédigé par Général Charles Mangin, commandant français des tirailleurs entre 1898 et 1900 : « Dans la région du sud-est, une de nos reconnaissances de tirailleurs auxiliaires a rencontré une colonne anglaise partie de Sierra-Leone ; les deux troupes se sont prises réciproquement pour des bandes de Samory Touré et ont engagé une affaire sur laquelle je n’ai pas de détails, mais qui a dû être assez chaude. Nos indigènes, soldats irréguliers, ont tenu en échec les troupes de la Reine »
C’est la preuve indéniable que des tirailleurs combattaient bel et bien leurs frères résistants.
Je nuancerai néanmoins en précisant qu’une autre catégorie de tirailleurs sénégalais existait spécifiquement pendant les deux guerres mondiales. En effet, nombre des tirailleurs déployés en Europe étaient des conscrits, enrôlés de force dans l’armée coloniale et n”avaient pas d’autre choix que de se battre et mourrir pour une patrie qui ne leur était rien. Je distingue donc parfaitement cette dernière catégorie de tirailleurs conscrits, animés par l’instinct de survie avant tout, de la première, plus traitre que patriote.