Le tout nouveau ministre de l’Intérieur, Maître Mouhamadou Bamba Cissé, commence à imprimer sa marque. Ce week-end, un bidonville improvisé en plein cœur de la capitale sénégalaise a été démantelé. Un acte symbolique, mais qui n’est qu’une goutte d’eau dans la mare des nombreux chantiers qui attendent le successeur du général Jean-Baptiste Tine.
Son arrivée à la tête du ministère de l’Intérieur a suscité une lueur d’espoir pour de nombreux Sénégalais. Connu pour sa rigueur, il est perçu comme le « commando » qui devra s’attaquer à l’insécurité et à bien d’autres problèmes qui gangrènent le pays
L’insécurité, une priorité à prendre au sérieux !
Même si le général Jean-Baptiste Tine avait redoublé d’efforts pour juguler l’insécurité au Sénégal, force est de constater que le combat était loin d’être gagné. Meurtres, agressions, cambriolages : les faits divers continuent de défrayer la chronique. Certains quartiers de Dakar, comme de l’intérieur du pays, deviennent infréquentables à certaines heures.
Les vols à l’arraché, les braquages de boutiques, voire d’établissements sensibles, alimentent une peur grandissante. Même les hôtels de luxe, les pharmacies et les résidences de personnalités ne sont pas épargnés. L’attaque à main armée contre l’hôtel Riu Baobab et une résidence sur la Petite Côte en sont une illustration marquante.
L’occupation anarchique, un mal qui perdure !
Ces derniers mois, de vastes opérations de déguerpissement ont été menées à Dakar. Trottoirs encombrés par des vendeurs ambulants, passerelles occupées, garages mécaniques installés au bord des routes, marchés improvisés : le désordre règne dans l’espace public.
Pour désengorger la capitale et faciliter la circulation, il était indispensable de libérer certains axes. Mais malheureusement, faute de suivi, les anciens occupants reviennent toujours. Le problème repose essentiellement sur deux facteurs majeurs :
L’importance du secteur informel : les marchands ambulants, artisans et autres travailleurs précaires n’ont pas d’alternatives viables. L’État ne prévoit que rarement des sites de recasement avant les déguerpissements, d’où le retour progressif des occupants.
Le manque de concertation entre les autorités : souvent, les initiatives viennent des collectivités locales, mais sans coordination avec l’administration centrale. Les victimes s’en prennent alors à l’État, qui finit par reculer, malgré ses moyens légaux.
La sécurité routière, le grand défi !
Les accidents de la route sont toujours aussi fréquents. Les responsabilités sont partagées : chauffeurs imprudents, routes en mauvais état, véhicules vétustes et laxisme de certains agents chargés du contrôle routier.
L’état déplorable des véhicules de transport en commun pousse à s’interroger. Comment ont-ils pu passer la visite technique ? Pourquoi ne sont-ils pas inquiétés par les forces de sécurité ? Autant de questions qui interpellent Me Bamba Cissé, qui devra apporter des réponses rapides et efficaces pour stopper l’hécatombe sur nos routes.
La circulation des deux-roues, un problème sans solution ?
L’État avait lancé une opération visant à faire respecter la législation par les conducteurs de motos, notamment les « Jakartas ». Si la majorité d’entre eux ont obtempéré, le danger reste entier. Les accidents impliquant des deux-roues sont fréquents et souvent mortels. Pire, certains malfaiteurs s’en servent pour commettre des délits.
Cela montre que malgré les efforts fournis, ce dossier reste une priorité pour le ministère de l’Intérieur.
Ce qui se cache derrière le phénomène de la mendicité
La mendicité n’est pas formellement interdite au Sénégal. Des personnes en situation de handicap, exclues d’une société peu inclusive, n’ont d’autre choix que de tendre la main pour survivre. Des talibés sillonnent la ville à l’heure des repas, à la recherche de nourriture.
Mais aujourd’hui, la mendicité est devenue un véritable business, posant un problème de sécurité intérieure. Des étrangers s’installent au Sénégal uniquement pour mendier. Des enfants accompagnés de leurs mères sont dans tous les coins de rue, parfois avec des méthodes discutables.
Le démantèlement, ce week-end, de constructions de fortune en plein centre-ville, révèle l’ampleur de ce phénomène. Des fauteuils roulants utilisés par des faux handicapés ont été retrouvés sur les lieux. Un signal fort du ministère de l’Intérieur.
Une volonté politique à concrétiser
Face à ces nombreux défis, le ministre doit désormais avoir une vision claire : renforcer la sécurité intérieure et reconquérir l’espace public. Mais au-delà des décisions ponctuelles, c’est la pérennité des actions et le suivi rigoureux qui feront la différence. Faute de quoi, comme trop souvent, on reviendra à la case départ.