Deux Toyota Land Cruiser flambant neuves, d’une valeur totale de 164 millions de francs CFA, sont aujourd’hui au cœur d’un conflit qui oppose l’homme d’affaires burkinabé Bassirou Bonkoungou, patron de Bonkoungou Distribution, à la société sénégalaise Comptoir Commercial Baila, avec en arrière-plan le chroniqueur Cheikh Bara Ndiaye. L’affaire, qui a déjà donné lieu à plusieurs plaintes, devra sans doute se jouer devant le Tribunal de Commerce de Dakar.
Le 10 avril 2025, la société Bonkoungou Distribution, dirigée par l’homme d’affaires burkinabé Bassirou Bonkoungou, établit une facture (N°001/04/BKG/2025) pour la vente de deux Toyota Land Cruiser flambant neufs, année 2023, zéro kilomètre, au prix unitaire de 82 millions de francs CFA.
Le Comptoir Commercial Baila, acquéreur, s’acquitte du paiement par un chèque de 164 millions émis via la BNDE, agence Cité Keur Gorgui. Deux semaines plus tard, le 30 avril, la mutation des véhicules est enregistrée au nom de la société sénégalaise.
La revente du véhicule à Cheikh Bara Ndiaye
Peu de temps après, l’un des deux Land Cruiser est revendu à Cheikh Bara Ndiaye. Le chroniqueur en devient propriétaire pour un montant de 90 millions de francs CFA réglés en trois tranches. L’achat a été effectué après validation de son avocat, avec un acte de vente légalisé à la police centrale et une mutation validée auprès des services des Mines.
Un revirement inattendu de Bonkoungou Distribution
Contre toute attente, Bonkoungou Distribution adresse une lettre d’annulation de la vente à Comptoir Commercial Baila. Dans ce courrier, l’entreprise affirme que le paiement convenu n’a pas été effectivement encaissé et considère donc que la transaction est nulle. Il exige la restitution immédiate des deux véhicules, en promettant un remboursement intégral des fonds si le chèque venait à être encaissé.
Le Comptoir Commercial Baila dénonce une annulation abusive
Le Comptoir Commercial Baila rejette fermement cette décision qu’il qualifie d’abusive. Ses responsables soutiennent que la vente a été régulièrement conclue, avec facture, documents légaux et mutation validée. Selon eux, Bonkoungou Distribution cherche simplement à se dédire pour revendre les véhicules plus cher à d’autres clients. La société affirme que seul le Tribunal de Commerce de Dakar peut trancher ce différend.
Multiplication des plaintes et saisie policière
L’affaire prend une dimension judiciaire avec deux plaintes distinctes. À la suite d’une plainte de Bonkoungou Distribution, la Division des Investigations Criminelles a procédé à la saisie de l’un des véhicules, pourtant déjà immatriculé au nom du Comptoir Commercial Baila. L’entreprise sénégalaise dénonce une décision arbitraire.
De son côté, Cheikh Bara Ndiaye a lui aussi porté plainte. Il affirme avoir été victime d’une tentative de vol, après que des individus ont essayé de récupérer son véhicule pendant qu’il était en voyage.