Comme annoncé lors du dernier Conseil des ministres tenu le mercredi 15 octobre au Palais de la République, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est en visite officielle au Rwanda depuis hier, sur invitation de son homologue Paul Kagamé. Selon les services de communication de la présidence, cette visite est placée sous le signe du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays.
Le président Faye a été accueilli à l’aéroport international de Kigali avec tous les honneurs par le président rwandais. Une marque d’estime qui témoigne de la volonté commune des deux chefs d’État de consolider des relations amicales et de bâtir un partenariat durable, fondé sur la solidarité africaine et le développement.
Ce matin, le chef de l’État sénégalais a poursuivi son programme par une série de visites officielles. Il s’est notamment recueilli au Mémorial du génocide de Kigali. « J’ai visité ce matin le Mémorial du Génocide de Kigali, lieu de recueillement et de vérité », peut-on lire sur la page Facebook du président Diomaye Faye.
Dans un message empreint d’émotion, il a ajouté : « En ce lieu émouvant, le silence parle plus fort que les mots. Il nous rappelle l’horreur du génocide contre les Tutsi, mais aussi la résilience et la grandeur d’un peuple qui a su transformer la douleur en espérance, et se nourrir de la mémoire pour construire une paix durable dans une constante reconstruction de la fraternité humaine. »
Pour rappel, le génocide des Tutsi au Rwanda est un événement tragique qui a opposé les communautés hutu et tutsi entre le 7 avril et le 17 juillet 1994. Environ 800 000 Rwandais, majoritairement tutsis, ont été massacrés. Ce drame constitue l’un des épisodes les plus meurtriers de l’histoire contemporaine de l’Afrique.
Le recueillement du président Faye au mémorial de Kigali témoigne également de son attachement aux questions mémorielles.
Avant ce déplacement, il avait reçu au Palais de la République, des mains du Premier ministre Ousmane Sonko, un livre blanc consacré au massacre de Thiaroye. Il avait également décrété la date du 1er décembre comme Journée nationale des tirailleurs sénégalais. Un comité dirigé par le professeur Mamadou Diouf de l’université Columbia mène actuellement un travail de fond pour rétablir la vérité, encore partiellement occultée par la France.
Malgré une reconnaissance officielle du président français qualifiant les événements du 1er décembre 1944 de massacre, les autorités françaises n’ont toujours pas joint les actes à la parole. Le président Faye a d’ailleurs déploré le manque de collaboration de la France dans l’élaboration de ce document crucial pour la manifestation de la vérité historique.
Après le Rwanda, le chef de l’État sénégalais poursuivra sa tournée diplomatique avec une visite officielle au Kenya.
Ismaila Seck