GCO verse pour la première fois des dividendes : l’État sénégalais empoche près d’un milliard

Pour la première fois depuis le démarrage de ses activités en 2014, la société minière Grande Côte Opérations (GCO) a accepté de distribuer des dividendes à ses actionnaires. L’annonce a été faite à l’issue de l’Assemblée générale ordinaire tenue le 29 août 2025, après de longues négociations menées par la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN SA), gestionnaire du portefeuille minier de l’État, avec l’appui du ministère des Finances et du Budget.

Malgré un bénéfice net de 14,4 milliards de francs CFA en 2024, le Conseil d’administration de GCO avait initialement proposé une affectation intégrale du résultat au report à nouveau, excluant toute distribution de dividendes. Cette orientation, jugée inacceptable par l’État, a conduit à un bras de fer discret mais décisif. L’Assemblée générale du 25 juin avait même été reportée pour permettre la poursuite des discussions.

Finalement, un compromis a été trouvé avec l’adoption d’une résolution prévoyant la distribution de 5 milliards de francs CFA de dividendes. Grâce à sa participation de 10 % dans le capital, l’État sénégalais percevra 500 millions de francs CFA bruts, soit 450 millions nets après impôt. En ajoutant le produit de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM), le gain global pour le Trésor s’élève à 950 millions de francs CFA, proche du milliard.

Si cette avancée marque une victoire symbolique pour l’État, elle ouvre aussi des perspectives essentielles : la transparence sur les volumes de production et les produits réellement exploités dans les Niayes, l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux liés aux déplacements de populations, ainsi que l’application du Fonds d’appui au développement local (FADL) censé soutenir les communautés affectées.

Autrement dit, l’enjeu dépasse le seul dividende. Il s’agit désormais pour l’État sénégalais de prouver que l’exploitation minière peut générer des retombées équitables et durables, non seulement pour les finances publiques, mais aussi pour les populations locales et l’environnement fragilisé par l’activité.