Il était apparu dans la presse ces derniers jours que l’arrestation de Mbagnick Diop avait un rapport avec le dossier de Waly SECK. Libération dans son édition du jour révèle qu’il n’en était rien. Les vraies raisons de l’arrestation de Mr Diop proviennent d’un contrat de rapporteur d’affaires avec le cabinet français Lazareff à travers lequel la CENTIF suspecte un mécanisme de paiement de rétrocommission.
Selon l’article de Libération détaillé lors de l’émission LU XEW TAY sur Xalaat TV dans la rubrique « Une du Jour », ce signalement suivi d’une enquête approfondie des autorités judiciaires était en réalité à l’origine de l’interpellation de Mbagnick Diop lundi dernier.
Mbagnick Diop est le président du mouvement des entreprises du Sénégal et par ailleurs le dirigeant du cabinet Promo Consulting cité dans cette histoire.
Lors de son face à face avec le juge, il a apporté des justificatifs et a été inculpé sous le régime de la liberté provisoire contrairement à la volonté du parquet financier qui réclamait le mandat de dépôt.
Tout a commencé lorsque tracfin, l’équivalent français de la CENTIF a saisi son homologue sénégalais sur les raisons économiques des différentes transactions financières du cabinet Lazaref en relation d’affaire avec des entités sénégalaises.
Selon ce rapport visité par nos confrères, des virements d’un montant cumulé de plus de 1,5 milliard de FCFA avaient été effectués en euro depuis un compte ouvert par l’agent judiciaire de l’Etat vers un compte bancaire ouvert au nom du cabinet de conseil Lazareff.
Toujours selon le document de demande d’information, une partie de l’argent encaissé par le cabinet conseil à savoir le montant de 700 millions de FCFA avait été réacheminée vers des comptes ouverts dans les livres de banques établis au Sénégal en Faveur de Promo Consulting appartenant à Mbagnick Diop dit Souche.
Selon Libération, les investigations menées par la CENTIF ont établi que les motifs afférents aux différents virements de l’agent judiciaire de l’Etat s’expliquent par le fait que Lazareff intervenait en qualité de conseiller dans une procédure arbitrale opposant l’Etat à une société étrangère.
Et toujours selon la CENTIF, les virements constitueraient les paiements liés aux prestations du cabinet.
Le journal renseigne que l’analyse des différents flux a révélé que Promo Consulting dirigé par « Souche » connu pour sa proximité avec des hommes d’affaires, des directeurs de sociétés nationales et d’autres autorités publiques sous l’ancien régime avait signé un contrat d’apporteur d’affaires avec le cabinet Lazareff et devait percevoir des commissions variables calculées sur la base d’un pourcentage des honoraires HTVA de 20% générés par le cabinet Lazareff à la suite de contractualisation de dossiers et d’affaires décrochées ou facilitées par Promo Consulting.
D’après l’analyse de la CENTIF, il existe un écart significatif entre les engagements contractuels et les paiements réellement effectués en faveur de la société Promo Consulting suggérant l’existence d’un mécanisme de rétrocommissions et un détournement de fonds sous couvert de prestations fictives.
D’autres paiements de 6,736 milliards de FCFA effectués en faveur de Lazareff sous l’œil des enquêteurs.
Une enquête a été ordonnée par le parquet financier suite à une plainte de l’agent judiciaire de l’Etat qui estime que les conventions signées sous le régime de Macky Sall entre l’Etat et le cabinet Français pourraient cacher des indices de présumés blanchiment de capitaux. La CENTIF mène actuellement des investigations poussées sur ces opérations suspectes.
Au décompte, il révélait qu’entre avril 2018 et avril 2024, le cabinet a reçu de l’Etat la somme astronomique de 6.736.215.061 FCFA dans un compte ouvert en France.
Le dernier paiement a été effectué le 2 avril 2024 le jour même où le Président Bassirou Diomaye Faye prêtait serment à Diamniadio.