Après plusieurs mois de détention, Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, vient de bénéficier d’une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire.
Il avait été placé sous mandat de dépôt dans le cadre de l’enquête sur l’utilisation des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Son ministère avait bénéficié d’une enveloppe de plus de 60 milliards de FCFA, destinée à l’achat et à la distribution de denrées de première nécessité pour assister les populations sur l’ensemble du territoire national.
Selon un rapport d’audit, des surfacturations d’un montant de plus de 2,7 milliards de FCFA sur le prix d’achat du riz avaient été relevées. Pas plus tard que ce mardi, Aminata Assome Diatta, ministre du Commerce et de l’Industrie au moment des faits, a été entendue par les enquêteurs en qualité de témoin. Le rapport du corps de contrôle mentionne que son ministère aurait émis une note fixant les prix de certains produits, comme le riz brisé non parfumé et les gels hydroalcooliques, à des niveaux largement supérieurs aux prix homologués par un arrêté ministériel datant de 2013.
Selon des informations parvenues à la rédaction de Xalaattv.net, le beau-frère de l’ancien président Macky Sall aurait fermement contesté les accusations portées contre lui. Il affirme n’avoir jamais été entendu par l’Office national de lutte contre la corruption ni par aucun autre organe de contrôle pour faire valoir ses preuves.
Ces contestations lui ont valu une remise en liberté, bien qu’il reste à la disposition de la justice,
Un dossier n’ayant pas encore connu son épilogue
Sophie Gladima, arrêtée pour des faits similaires, est l’une des premières autorités de l’ancien régime à avoir bénéficié d’une liberté sous bracelet électronique dans le cadre du dossier relatif aux fonds de riposte contre la Covid-19.
Quant au député-maire de Louga, Moustapha Diop, il est toujours sous mandat de dépôt, également dans le cadre du même dossier. Il convient de rappeler que d’autres DAGE sont également en détention, même si certains d’entre eux ont rejeté la responsabilité sur leurs ministres de tutelle pour se défendre.
La libération de Mansour Faye, malgré les accusations qui pèsent contre lui, relance le débat sur la finalité du processus de reddition des comptes. Allons-nous assister à une « CREI bis repetita » ?