Le dossier des événements tragiques survenus au Sénégal entre 2021 et 2024 connaît de nouveaux rebondissements. Depuis ce vendredi, la Section de recherche procède à l’audition de présumées victimes ainsi que de proches de victimes.
Selon le journal Libération, qui donne l’information dans son édition du jour, les enquêteurs ont établi leur quartier à la caserne Samba Diéry Diallo. Les familles de Cheikh Wade, tué aux Parcelles Assainies, d’Alassane Barry et de Babacar Samba ont été entendues ce vendredi par la Section de recherche. D’après Dakaractu, l’enquête s’est intensifiée et les auditions se succèdent depuis lors.
Pape Abdoulaye Touré, membre fondateur de l’Initiative Zéro Impunité (IZI), figure parmi les premières personnes à avoir répondu aux questions des enquêteurs. Il a réitéré ses accusations contre Pape Malick Ndour, responsable politique de l’Alliance pour la République (APR), qu’il considère comme le commanditaire des tortures qu’il a subies sous le magistère du président Macky Sall. Le nom de Chef Sow, régulièrement cité par M. Touré, a de nouveau été évoqué, tout comme celui de Pape Malick Ndour, également accusé d’actes de torture. Cette déclaration s’inscrit dans la continuité de la position qu’il maintient depuis sa libération, intervenue après l’adoption de la loi d’amnistie en mars 2024.
Au cours des auditions, les gendarmes ont recueilli des témoignages glaçants, notamment de la part de la famille de Cheikh Wade, tué le 8 mars 2021 aux Parcelles Assainies. Selon la même source, cette famille a relancé la plainte contre X déposée à l’époque, laquelle était restée quasiment sans suite.
Ces nouvelles auditions témoignent de la volonté des autorités judiciaires de reprendre en main un dossier longtemps marqué par le silence et les lenteurs. D’ailleurs, le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale a mis en place un dispositif exceptionnel, montrant que ce dossier constitue désormais une priorité nationale.
L’ouverture de cette enquête coïncide avec la nomination de Mme Yacine Fall à la tête du ministère de la Justice. Son prédécesseur, Ousmane Diagne, avait été l’objet de vives critiques concernant la gestion de ces dossiers.
Mor Fall