Le Sénégal est en deuil. Dimanche 1er décembre 2024, Alioune Badara Bèye, écrivain prolifique, dramaturge de génie et poète inspiré, a tiré sa révérence à l’âge de 79 ans. Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, il laisse un héritage littéraire inestimable qui continuera d’influencer les générations à venir, tant au Sénégal qu’au-delà des frontières.
Alioune Badara Bèye a fait de l’écriture sa vie, consacrant son œuvre à la préservation et à la promotion de la culture sénégalaise et africaine. Président de l’Association des écrivains du Sénégal et de la Fédération internationale des écrivains de langue française (FIELF), il a parcouru les genres littéraires avec une aisance remarquable, mêlant la poésie, le théâtre et le roman. Ses pièces de théâtre, telles que Dialawali, terre de feu (1980), Le sacre du Ceddo (1982), Maba, laisse-le Sine (1987) et Nder en flammes (1988), sont des témoignages poignants de l’histoire et des luttes de son peuple, mais également des méditations profondes sur l’identité, l’héroïsme et la mémoire collective. À travers des romans comme Raki : fille lumière (2004) et Les bourgeons de l’espoir (2005), il a exploré des thèmes de résilience et d’espoir, célébrant l’âme humaine dans sa plus belle simplicité.
Une fidélité sans compromis à la culture et à l’art
Son engagement pour la culture allait bien au-delà de ses écrits. Alioune Badara Bèye a été une figure incontournable dans le domaine de la promotion des arts sénégalais. En 2010, il coordonnait le troisième Festival mondial des Arts nègres (FESMAN III), une plateforme internationale qui célèbre la diversité des cultures africaines. Ancien président du Conseil d’administration du Théâtre national Daniel Sorano, il a œuvré sans relâche pour mettre en lumière les talents sénégalais et africains sur la scène mondiale. Son influence se mesure également à travers les distinctions honorifiques qui lui ont été attribuées : Commandeur de l’Ordre national du mérite, Grand officier de l’Ordre de la Pléiade et Titulaire de l’Ordre national des Arts et des Lettres en qualité de Chevalier.
Un hommage unanime et la reconnaissance de son œuvre
La disparition d’Alioune Badara Bèye a profondément marqué l’ensemble de la nation. Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a exprimé ses condoléances en soulignant son rôle essentiel dans la culture sénégalaise : « Alioune Badara Bèye était un brillant écrivain, un gardien de notre patrimoine culturel et un homme de lettres d’une profondeur rare. Le Sénégal pleure aujourd’hui un de ses plus petits fils…».
Des œuvres intemporelles pour les générations futures
L’œuvre d’Alioune Badara Bèye, riche en réflexion historique et en poésie, continue de nourrir l’imaginaire collectif et d’inspirer de futurs écrivains. Ses textes, porteurs de valeurs universelles comme la justice, l’humanité et l’espoir, marqueront à jamais l’histoire littéraire du Sénégal et de l’Afrique. À travers des titres tels que Les larmes de la patrie (2003) ou Demain, la fin du monde (1993), il a brillamment sondé la nature humaine et les enjeux universels liés au passage du temps, à l’oubli et à la mémoire.
S’il n’est plus parmi nous, son œuvre reste à jamais une lumière éclatante, un guide pour les générations futures. En cette période de deuil, la communauté littéraire sénégalaise et internationale pleure la perte d’un maître de la plume, mais célèbre également la richesse incommensurable de son héritage. Adieu, Alioune Badara Bèye. Votre étoile continue de briller dans le ciel des lettres universelles.