L’Université El Hadj Ibrahima Niass (Ussein) à Kaolack est au bord de l’implosion. Malgré les multiples appels lancés par les enseignants et étudiants, les problèmes structurels persistent, plongeant cette institution dans une crise sans précédent. Face à cette situation, l’intersyndicale du Centre régional des œuvres universitaires sociales (Crous SS) a tenu une conférence de presse pour tirer la sonnette d’alarme et interpeller les autorités publiques.
Les membres de l’intersyndicale alertent sur trois urgences à résoudre rapidement pour prévenir une dégradation irréversible de la situation. Tout d’abord, il est impératif d’augmenter la subvention de l’État au Crous SS, actuellement insuffisante pour répondre aux besoins fondamentaux de l’université. Ensuite, la finalisation et la livraison des chantiers du campus sont cruciales, car de nombreux travaux inachevés compromettent les conditions de vie et d’apprentissage des étudiants. Enfin, il devient urgent de régler la dette colossale du Crous SS, qui dépasse les 7 milliards de FCFA et reflète la fragilité financière alarmante de l’institution.
Un budget largement insuffisant
Lors de la conférence de presse, le porte-parole de l’intersyndicale, Moustapha Bâ, a souligné l’énorme décalage entre le budget prévisionnel et les ressources allouées. « Le budget effectif du Crous SS pour l’année 2024 s’élève à 11 910 347 320 FCFA. Pourtant, la subvention effective de l’État s’élève à seulement 2 milliards FCFA, créant un gap financier insoutenable », a-t-il déclaré.
Cette situation oblige l’université à accumuler des dettes, compromettant ainsi la qualité des services offerts aux étudiants et au personnel. « Les consignes du Président Diomaye concernant la résolution des problèmes des universités publiques doivent être appliquées rapidement », a ajouté M. Bâ.
Une urgence pour l’avenir des universités publiques
Cette nouvelle alerte de l’intersyndicale du Crous SS révèle une crise qui va bien au-delà de l’Université Ussein. Les universités publiques du Sénégal sont confrontées à des difficultés récurrentes dues à un manque de financement structurel. Les enseignants, les étudiants et les agents des œuvres sociales demandent des mesures concrètes pour garantir un environnement d’apprentissage digne et performant.
Le temps presse, et des décisions courageuses sont indispensables pour sauver cette institution emblématique de Kaolack. L’avenir de milliers d’étudiants en dépend.