Au Sénégal, la machine judiciaire s’emballe déjà pour la reddition des comptes. Cette promesse faite par le Président de la République et son premier ministre Ousmane Sonko pendant la campagne électorale est sur le point d’être tenue avec la publication de plusieurs rapports des corps de contrôle et la convocation de certains dignitaires de l’ancien régime devant la justice. Dans la classe politique comme dans la société civile, des voix s’élèvent déjà contre cette traque des biens mal acquis.
Si pour certains la reddition des comptes est une chose logique, d’autres crient au scandale et dénoncent une chasse aux sorciers. Avant l’arrivée du régime actuel, une situation d’impunité régnait au Sénégal. Le pays était presque fragmenté en deux classes sociales. D’un côté les élitistes qui avaient accès à nos ressources, les dilapidaient et vivaient dans l’opulence. De l’autre côté, plus de la moitié des sénégalais peinaient à joindre les deux bouts. Cette dernière tranche de la société vivait la misère. Elle était opprimée, marginalisée voire persécutée. Entre Mars 2021 et 2024, des dizaines de Sénégalais ont perdu la vie alors qu’ils ne réclamaient que des conditions de vie meilleures ou le respect de la constitution. Les autorités confondaient les deniers publics à des biens privés. Le mérite avait disparu pour laisser place au suivisme et au militantisme. Sur la place publique, des personnes qui ne devaient parler qu’entre quatre murs après quelques verres de boissons alcoolisées et dans une situation d’ébriété prenaient la parole pour insulter leurs adversaires pour recevoir une récompense politique. Sous Macky Sall, pour être promu, il fallait avoir l’audace d’attaquer l’opposition de la plus virulente des manières et notamment son leader Ousmane Sonko.
Après autant d’années d’injustice, les sénégalais voulaient tourner cette page sombre de notre histoire politique. Un oubli volontaire qui ne doit certainement pas être synonyme de pardon. Ils ont exprimé leur souhait d’une réparation du préjudice subi avant de converger vers la réconciliation nationale pour que le sang versé et les autres crimes commis soient punis et qu’ils servent d’exemple aux générations futures. Voilà ce à quoi renvoie le pacte entre le peuple et le régime du président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko.
Depuis la procédure enclenchée pour la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom cité dans une affaire de 152 milliards, des membres de la société civile et de la classe politique ont engagé une bataille médiatique pour dénoncer ce qu’ils qualifient de projet d’intimidation et de liquidation politique. Paradoxalement, certains d’entre eux dénonçaient déjà des pratiques du gouvernement de Macky Sall.
Maintenant que les choses sérieuses commencent avec les convocations de certains membres du régime précédent, ces mêmes personnes versent dans la manipulation et la désinformation. Pour certains, on peut se demander d’où ils tirent leur courage. N’étaient-ils pas dans ce pays quand les hommes politiques se partageaient des centaines d’hectares de terre destinés aux populations démunies ? Ont-ils assisté à ce massacre des sénégalais qui n’ont rien fait de mal à part demander que leur droit soit respecté? Quand des hommes politiques se sont fait séquestrer chez eux, étaient-ils encore dans ce pays ? Quand des députés ont osé menacer leurs propres collègues à l’assemblée nationale par ce que se croyant puissant grâce à leur proximité avec Macky Sall, est ce qu’ils étaient encore dans ce pays? Ont-ils demandé des explications pour comprendre comment les contrats d’exploitation de nos ressources naturelles étaient établis ? Ont-ils plaidé pour une justice sociale ?
Voilà autant de questions qui permettront de comprendre pourquoi certaines personnes cherchent à diaboliser la reddition des comptes. Si les Sénégalais dans leur majorité ont envie de savoir comment le pays a été géré ces douze dernières années, vouloir s’opposer à la reddition des comptes c’est s’opposer à la volonté populaire. Si une telle posture est guidée par un désir de protéger des intérêts personnels menacés par cette traque, c’est qu’on est quelque part un ennemi de la république. Pour la postérité et une justice sociale, la bataille de l’opinion sera vaine et la vérité sortira devant les cours et tribunaux.
Très pertinent 🙏
Machallah tonton xalatt j’attends votre invitation
Merci Xalaat,merci beaucoup. VOUS êtes sur la bonne voie et
Sommes fiers d’avoir des journalistes de valeur comme vous. Continuez ainsi
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