Face à la flambée des prix de l’électricité au Sénégal, des manifestations ont été organisés ces derniers jours à travers le pays, traduisant un profond ras-le-bol populaire. Dernièrement, une mobilisation a été tenue par la plateforme « Nio Lank », en réponse aux nombreuses plaintes enregistrées. Dans ce contexte, Me Massokhna KANE, président de l’association SOS Consommateurs, a pointé du doigt les dysfonctionnements de l’entreprise chargée de la distribution électrique, ainsi que le manque d’implication du gouvernement dans la régulation du secteur.
Invité sur le plateau de la RTS, Me KANE est revenu sur les multiples polémiques liées à la cherté de l’électricité et au flou autour des politiques tarifaires. Il a notamment évoqué les « compteurs intelligents » aussi appelés « Woyofal », qui suscitent de nombreuses incompréhensions chez les usagers. Selon lui, des enquêtes et études ont été menées par la SENELEC en 2015, mais leurs résultats n’ont jamais été publiés.
Il a également dénoncé les cas de fraude découverts aussi bien dans des ménages que dans certaines industries, avec à la clé des pertes estimées à près de 100 milliards de francs CFA par an. Des pertes qui, selon lui, ont un impact direct sur les consommateurs, notamment à travers l’augmentation des tarifs.
Des solutions évoquées
Lors de son intervention, Me Massokhna KANE a insisté sur le fait que le prix de l’électricité pourrait être revu à la baisse, à condition que les autorités s’impliquent davantage, notamment sur la question du délitement des services au sein de la SENELEC.
Il appelle également à des sanctions sévères contre les auteurs de vol d’électricité et plaide pour la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire, à la fois social, juridique et administratif, pour assurer une meilleure gestion du secteur.
Des revendications portées par d’autres organisations
Il convient de rappeler que d’autres organisations de la société civile, à l’image du collectif « Noo Lank », ont également exprimé leur indignation face à la situation. Le collectif demande une révision des tarifs appliqués par la société publique de distribution d’électricité, mais aussi une refonte globale de la politique énergétique du pays.
Mor Fall