Invité de l’émission En Vérité sur la Radio Sénégalaise Internationale, le leader du parti AWALE et actuel ministre de l’Environnement du Sénégal, Abdourahmane Diouf, est revenu sur la question de la justice réclamée par de nombreux Sénégalais. Selon lui, les questions de justice sont importantes, mais il faut aussi savoir pardonner. Il y ajoute que cela ne signifie pas qu’on ne rendra pas justice, mais qu’on ne peut pas appliquer une justice des vainqueurs.
Cette sortie a rapidement fait réagir plusieurs leaders politiques et membres de la société civile, à l’image de Seydi Gassama d’Amnesty International. En réponse à l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, M. Gassama estime que la réconciliation sans justice ni réparations n’est qu’une réconciliation entre politiciens pour le partage du gâteau et le pillage des ressources du pays. Toujours selon lui, lorsque la justice aura été rendue, les victimes pourront pardonner et l’État pourra alors prendre des mesures.
D’autres personnalités, comme le maire de Dakar Abass Fall, ont également répliqué à Abdourahmane Diouf. Selon lui, le sieur Diouf chercherait à surfer sur de supposées brouilles pour diviser deux frères siamois dont les relations dépassent largement le cadre politique.
Cette sortie du docteur Abdourahmane Diouf continue de susciter des polémiques dans un contexte où le président du parti PASTEF, et par ailleurs Premier ministre, Ousmane Sonko, a appelé ses militants à un meeting le 8 novembre prochain pour aborder la gestion de l’État et la vie de leur parti politique.
Ce discours sur la justice ravive ainsi les tensions au sein de la classe politique. Reste à savoir comment les hautes autorités apprécieront cette déclaration, que certains considèrent comme une attaque frontale contre Ousmane Sonko.