« La justice est impartiale. Nul n’est au-dessus de la loi. Tout le monde a droit à la justice ». Elles sont nombreuses ces phrases qui nous rappellent ou nous font croire que nous sommes égaux face à la justice. Malheureusement l’histoire et même le présent nous auront appris que nous n’avions pas les mêmes traitements devant dame justice. Le rang social, les responsabilités politiques et l’aura sont des éléments importants dans notre société.
La preuve ? Des personnalités à qui les Sénégalais avaient fait confiance et leur avaient confié leur destinée ont abusé de leurs biens, de leur liberté et même de leur souveraineté. Des rapports des corps de contrôle ont fait état de plusieurs malversations financières imputables au régime sortant, et ce depuis 2019, et même au-delà. Des responsabilités ont été situées et les auteurs bien identifiables. À cela s’ajoutent des crimes de sang, des cas de torture et des privations de liberté pour des raisons politiques. Malgré cette lueur d’espoir suscitée par l’élection du tandem Diomaye-Sonko, les clignotants restent rouges quant à une justice pour les victimes et les Sénégalais dans leur ensemble. Ni les crimes de sang ni les crimes économiques n’ont véritablement été élucidés. Certains des rares dignitaires de l’ancien régime arrêtés ont bénéficié soit d’une liberté sous bracelet électronique, soit d’une liberté provisoire après consignation. Sur le plan économique, ce sont des centaines voire des milliers de milliards qui ont été dilapidés. Toutes les décisions de justice sont aujourd’hui presque favorables à ces délinquants financiers présumés. La dernière en date est en faveur d’un ancien ministre et Directeur Général emprisonné pour détournement de deniers publics et des faits de corruption.
D’autres responsables de l’APR qui doivent rendre justice ont quitté tranquillement le pays sans être inquiétés. Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall a été convoqué dans l’affaire des 132 milliards impliquant le député maire Farba Ngom et l’homme d’affaires Tahirou Sarr. Non seulement il n’a pas déféré à la convocation, mais paradoxalement, aucun mandat d’arrêt international ne lui a été décerné. Pendant ce temps, un lutteur poursuivi pour des faits moins graves est traqué par la justice jusqu’aux champs Élysées, même si nous ne cautionnons pas les faits qui lui sont incriminés. Un fils d’un ancien premier ministre a été arrêté pour trafic international de drogue puis libéré dans un flou total. Des jeunes issus de familles aisées, comme nous les appelons, ont été arrêté pour usage de drogue occasionnant même une mort d’homme. Ils seront aussi élargis de prison. C’est le même sort pour le fils d’un célèbre journaliste maître-chanteur, arrêté pour viol.
Quand une autorité est incarcérée, il suffit parfois d’avoir un dossier médical bien solide, une caution douteuse ou quelques bons avocats pour humer l’air de la liberté.
Pendant ce temps, combien de sénégalais malades poursuivis pour des délits mineurs croupissent en prison ? Tous les prisonniers poursuivis pour vol peuvent-ils déposer une caution pour se tirer des mailles de dame justice ? Tous les Sénégalais ont-ils le même faveur de voir leurs dossiers diligentés en cas de bisbilles avec la loi ? Combien de nos concitoyens ont été relaxés après avoir passé des années derrière les barreaux ? Auraient-ils perdu autant de temps s’ils avaient été jugés comme les politiciens et hommes d’affaires ?
Le dernier rempart des Sénégalais pour pouvoir retrouver une justice équitable reste l’État, même si ce dernier semble impuissant face à la machine judiciaire. À un an de magistère plusieurs réformes révolutionnaires ont été freinées et parfois dans l’incompréhension totale par le pouvoir judiciaire. Il est évident que seul le président de la république peut aujourd’hui changer les choses. Les Sénégalais attendent des réformes profondes et courageuses dans ce secteur ne serait-ce que pour protéger ce projet défendu par des millions de sénégalais dont certains ont versé leur sang ou laisser tomber leur vie. Le jubanti doit s’abattre sur la justice pour que la révolution ne soit pas vaine.
Vraiment sur ce rythme et la faible intensité de l’état actuel. Kouci am confiance daga dal khel