Le ministre de la Communication, Alioune Sall, a annoncé une initiative majeure visant à assainir et réguler le secteur des médias au Sénégal. Lors d’un point de presse ce mardi 3 décembre 2024, il a dévoilé la liste provisoire des médias répondant aux exigences du Code de la presse. Cette démarche marque un tournant dans la politique gouvernementale, axée sur l’amélioration des conditions de travail des journalistes et la transformation du paysage médiatique national.
Lors de son discours, le ministre a rappelé la situation préoccupante des médias au Sénégal. En 2023, pas moins de 535 organes de presse ont sollicité un accès au Fonds d’Appui et de Développement de la Presse, mais rares sont ceux qui remplissaient les conditions légales d’autorisation. Ce dysfonctionnement généralisé contribue à la précarité économique et sociale du secteur, aggravée par une prolifération de pratiques peu éthiques.
Parmi les 380 médias inscrits sur la plateforme de déclaration des médias, seuls 112 ont été jugés conformes au Code de la presse, répartis comme suit :
10 chaînes de télévision
14 journaux imprimés
17 stations de radio
11 radios communautaires
6 Web TV
54 sites d’information en ligne
Une Réglementation pour un Environnement Médias Transparent
La publication de la liste provisoire marque une première étape vers une régulation renforcée. Les médias non conformes disposent d’un délai pour régulariser leur situation. À défaut, des sanctions, telles que l’arrêt de diffusion ou l’interdiction d’impression, seront appliquées. De plus, l’État décourage les entreprises privées de collaborer commercialement avec ces entités, sous peine de poursuites.
Réformes annoncées pour moderniser le secteur
Alioune Sall a annoncé des mesures pour repenser et dynamiser le secteur des médias au Sénégal. Parmi celles-ci on note la révision du Code de la presse, qui vise à moderniser les lois en tenant compte des évolutions récentes et à renforcer la liberté d’expression. Parallèlement, le Code de la publicité sera mis à jour dans le but d’instaurer davantage de transparence dans la répartition des ressources publicitaires et de mieux encadrer leurs mécanismes. Le ministre a également annoncé la création d’un fonds dédié à la production audiovisuelle, conçu pour soutenir la création de contenus de qualité et valoriser le savoir-faire local. Enfin, les conventions entre l’État et les médias seront réorganisées pour orienter les subventions publiques vers des organes respectant les normes et privilégier une indépendance éditoriale accrue, tout en favorisant une presse libre. Ces mesures visent également à diversifier les financements et à garantir la viabilité économique des médias conformes, en recentrant les aides sur la qualité et la rigueur professionnelle.
Le ministre de la Communication a réaffirmé l’engagement du gouvernement à assumer ses responsabilités en matière de structuration du paysage médiatique. Il a appelé les acteurs du secteur à se conformer aux normes afin de bénéficier des avantages offerts par ces réformes. Cette dynamique ouvre la voie à un environnement plus fiable et professionnel, propice à la croissance des médias au Sénégal.