Une maladie encore inconnue a frappé la province du sud-ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), faisant de nombreuses victimes et suscitant une inquiétude croissante. Bien que les autorités locales aient confirmé 79 morts, d’autres rapports, notamment d’organisations locales, évoquent un bilan bien plus élevé, avec 143 décès. Cette situation alarmante s’aggrave au fil des jours, et la population, déjà en proie à une épidémie de mpox, se trouve confrontée à une crise sanitaire majeure.
Depuis le 10 novembre, la région de Panzi, située dans le territoire de Kasongo-Lunda, au sud-ouest de la RDC, a été le théâtre des premiers cas de cette mystérieuse maladie. Les malades présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe, notamment une forte fièvre, des maux de tête violents, de l’écoulement nasal, une toux persistante, des difficultés respiratoires et de l’anémie. Les autorités locales ont été alertées de la situation et ont rapidement mis en place des mesures pour contenir l’épidémie. Mais malgré leurs efforts, le nombre de victimes continue de grimper.
Un bilan humain qui ne cesse de croître
Alors que le gouvernement congolais a confirmé 79 décès, d’autres organisations évoquent un bilan bien plus lourd. Le vice-gouverneur de la province et le ministre provincial de la santé ont confirmé, lors de leurs déclarations, que les enfants de plus de 15 ans représentent une part importante des victimes. Les autorités locales font état de 376 cas d’infection à ce jour, et le nombre de malades continue d’augmenter. La situation devient d’autant plus préoccupante en raison de l’isolement de la région, difficile d’accès et mal équipée pour faire face à une épidémie de cette ampleur.
Les autorités face à un défi de taille
Dans ce contexte difficile, le ministère de la Santé publique de la RDC a envoyé des équipes d’intervention rapide dans la zone affectée pour assurer une prise en charge des malades et effectuer des prélèvements d’échantillons pour les analyseurs en laboratoire. Les autorités locales ont également mis en place des mesures préventives pour limiter la propagation de la maladie. Parmi celles-ci, la suspension des rassemblements de masse et l’incitation à signaler tout cas suspect ou décès inhabituel ont été prioritaires.
Le manque de médicaments dans cette zone rurale complique davantage la situation. La société civile locale a alerté sur le fait que de nombreuses personnes, notamment les femmes et les enfants, meurent chez elles faute de soins médicaux adéquats. L’isolement géographique de la région rend difficile l’approvisionnement en médicaments et l’accès aux infrastructures de santé adéquates.
Une coopération internationale en cours
Face à cette crise, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été alertée et a envoyé une équipe d’experts pour enquêter sur l’origine de la maladie et procéder à des analyses plus approfondies. En collaboration avec le ministère de la Santé de la RDC, l’OMS travaille à identifier la nature de l’épidémie afin de mettre en place des mesures de prévention et de traitement plus efficaces.
Le contexte sanitaire déjà fragile
La RDC est déjà en proie à une épidémie de mpox, avec 8 662 cas confirmés et 43 décès. Cette épidémie complique les efforts de lutte contre la nouvelle maladie, d’autant plus que les autorités doivent gérer simultanément plusieurs crises sanitaires.
Face à l’ampleur de la situation, les autorités congolaises appellent à la vigilance et au calme, tout en incitant la population à respecter les mesures préventives. L’importance de maintenir une bonne hygiène, de signaler toute anomalie et de respecter les consignes relatives à la gestion des cas suspects et des dépouilles est soulignée.
Cette crise souligne la fragilité du système de santé dans certaines régions de la RDC et l’urgence d’une réponse internationale coordonnée pour éviter que la situation ne devienne encore plus dramatique.