Le partenariat de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) prend fin le 17 novembre 2024. Cet accord, signé en 2014 puis renouvelé en 2019 pour une durée de cinq ans, ne sera pas reconduit. Cette décision marque ainsi un tournant important pour le secteur de la pêche au Sénégal.
D’après l’Union européenne, le Sénégal n’a pas suffisamment progressé dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Ce type de pêche, qui enfreint les règles en vigueur, nuit gravement à la préservation des ressources halieutiques.
“Nous ne pouvons envisager un renouvellement tant que le Sénégal ne prend pas des mesures concrètes”, a déclaré l’UE dans un communiqué. Une décision qui, selon elle, reflète sa politique stricte contre la pêche illégale.
Cependant, du côté sénégalais, les autorités affirment avoir choisi de ne pas renouveler l’accord. La ministre des Pêches, Dr Fatou Diouf, a clairement indiqué qu’aucun navire européen ne serait autorisé à pêcher dans les eaux sénégalaises après le 17 novembre.
Quel impact pour le Sénégal ?
L’accord rapportait environ 1,7 millions d’euros par an (plus de 1 milliard de FCFA) au Sénégal, qui s’ajouteraient des fonds pour soutenir la pêche locale. Malgré cela, de nombreux pêcheurs constatent que la présence des bateaux européens a contribué à la raréfaction des poissons, affectant directement leur activité.
“Les navires européens enfreignaient souvent les réglementations, s’aventurant près de nos côtes et endommageant les écosystèmes marins.”, explique Amsatou Ndiaye, un pêcheur de Kayar. Cette situation a poussé certains pêcheurs à migrer vers l’Europe, notamment en Espagne, pour trouver de meilleures opportunités.
Avec la fin de l’accord, beaucoup espèrent une reconstitution des stocks de poissons, ce qui pourrait redynamiser la pêche artisanale.
Une opportunité pour la pêche locale
La décision de ne pas renouveler l’accord est bien accueillie par de nombreux pêcheurs, qui y voient une chance de mieux protéger les ressources maritimes. “C’est une bonne nouvelle. Nous vivons de la mer et avons besoin qu’elle soit préservée pour nourrir nos familles”, déclare Amsatou Ndiaye.
Cependant, cette nouvelle donne impose au Sénégal de renforcer la surveillance de ses eaux pour empêcher toute exploitation illégale et protéger durablement ses ressources.
Et après… ?
La fin de cet accord ouvre un nouveau chapitre pour la gestion des ressources halieutiques au Sénégal. Si le défi de protéger ces ressources est immense, cette décision pourrait offrir une véritable opportunité pour les pêcheurs locaux et pour l’économie maritime du pays.
Le Sénégal semble avoir choisi de privilégier la durabilité de ses ressources marines à long terme, un choix qui pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des défis similaires.