Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a exprimé, ce mardi 3 décembre 2024, son profond mécontentement face à la publication récente par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique d’une liste des médias conforme au Code de la presse. Lors d’un point de presse organisé à la Maison de la Presse, Mamoudou Ibra Kane, président du CDEPS, a exprimé cette initiative qu’il juge unilatérale et préjudiciable pour le secteur.
Pour Mamoudou Ibra Kane, cette démarche va à la rencontre de l’esprit même du Code de la presse, adopté en 2017 après de longues concertations. « Cette liste, publiée sans consultation, risque d’accentuer les divisions au sein d’un secteur déjà fragilisé, alors que l’objectif était de renforcer sa structuration et sa professionnalisation », a-t-il affirmé.
Le Code de la presse, conçu pour garantir des normes professionnelles et protéger les droits fondamentaux des journalistes, semble aujourd’hui cristalliser les tensions. Selon le CDEPS, cette publication marginalise certains médias et amplifie les difficultés économiques et sociales qui traversent le secteur.
Les médias face aux défis économiques
Cette polémique survient dans un climat déjà tendu pour les médias sénégalais. Entre restructuration et défis économiques persistants, la presse doit naviguer dans un environnement complexe. Plusieurs acteurs parlent d’une atteinte à la liberté d’expression, un pilier essentiel de toute démocratie.
La publication de cette liste soulève également la question du rôle de l’État dans la régulation du secteur médiatique. Si l’encadrement est nécessaire pour garantir des pratiques professionnelles, d’aucuns le perçoivent comme une tentative de contrôle. Ce débat, récurrent au Sénégal, met en lumière la fragilité d’un équilibre à trouver entre régulation et liberté.
Vers une Solution Inclusive ?
La situation pourrait être perçue comme une occasion unique de réévaluer les mécanismes existants et de favoriser un dialogue inclusif entre toutes les parties mettant en scène le paysage médiatique sénégalais. Un tel échange pourrait permettre de redéfinir les fondements d’une presse nationale solide, véritablement indépendante et alignée sur les normes professionnelles les plus élevées.
En rétablissant un climat de confiance et de collaboration, cette crise pourrait ainsi devenir un point de départ pour une réforme durable et bénéfique à l’ensemble du secteur.