Après la publication du rapport de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Judiciaires) citant un haut responsable de l’alliance pour la république à l’occurrence le député Farba Ngom, un débat ethniciste a occupé l’espace public. Une stratégie de défense pour les politiciens qui est malheureusement dangereuse pour la cohésion sociale. Ce discours prend de plus en plus forme avec la complicité de certains journalistes qui véhiculent des messages haineux et font la propagande d’une révolte ethnique.
En politique, la manipulation occupe une place importante. Elle peut parfois servir à orienter le regard de la masse et la désorienter de l’essentiel. Quand il s’agit d’affaires judiciaires, les politiques cherchent plus à convaincre l’opinion que les juges. C’est ce qui les pousse vers la victimisation. L’ancien président Abdoulaye Wade disait: “un procès politique ne se gagne pas devant les tribunaux mais devant l’opinion.” Malheureusement cette bataille de l’opinion peut parfois prendre des proportions dangereuses. Alors qu’il est cité dans un dossier de 125 milliards, les partisans de Farba Ngom cherchent à faire croire au Sénégalais que le régime actuel à une dent contre le Fouta. Un argument très dangereux qui peut compromettre la sécurité intérieure du pays. Un tel discours a déjà fait des malheurs dans d’autres pays créant des guerres civiles qui ont fait des milliers de victimes d’où l’urgence de mettre un terme à ces spéculations. Le Rwanda où Hutus et tutsis se sont livrés à une rude guerre ethnique est un parfait exemple.
Pourquoi l’Etat doit être fort?
“Si l’État est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons.” Disait l’adage. Laisser prospérer un discours ethniciste visant à attiser la haine entre des peuples qui ont toujours bien cohabité c’est tendre vers le chaos. Le Sénégal est un exemple de stabilité mais peut ne pas être une exception de certaines tensions en Afrique. La presse qui sert de relais aux discours de haine doit être recadrée voire sanctionnée comme prévue par le code de la presse pour éviter de donner des tribunes à des personnes nuisibles à la société. Si on a été aussi important dans un régime et qu’on se croit innocent, on doit être favorable à une confrontation avec dame justice pour laver son honneur et non créer des fronts qui pourraient mettre en flamme toute une société. À ces journalistes alimentaires qui monnayent le contenu de leurs supports, la paix n’a pas de prix et ne se négocie pas. On peut, sans éthique, choisir de vendre sa plume mais on ne peut pas décider de semer le chaos dans un pays.