Le Cadre de Réflexion Démocratique et Patriotique (CRDP-50) a officiellement lancé ses activités ce samedi 18 janvier à l’immeuble Serigne Abasse Sall, sous le thème : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? ». Fondée en août 2024, cette plateforme ambitionne de contribuer à un dialogue fécond et structurant, au service de l’intérêt collectif national.
Plusieurs conférenciers tels que le Professeur Ngouda MBOUP ou Monsieur Babo Amadou BA, des contributeurs à l’instar de Madame Aminata TOURÉ, de l’avocat Pape KANTÉ ou du docteur Adama SADIO, ainsi qu’un nombre conséquent d’intervenants se sont succédé pour alimenter le débat de réflexions et de recommandations aussi variées que pertinentes.
L’exposé de Monsieur Soulèye Anta NDIAYE, ancien Diplomate, s’est particulièrement démarqué du fait qu’il soulève un amalgame qu’il est essentiel de corriger pour la refonte de notre système, ou plutôt de notre régime politique. Monsieur NDIAYE a ainsi déconstruit la notion de démocratie héritée selon lui comme « …. Une Sorte de fourre-tout qui nous a été léguée par le colon pour perdre du temps… un label qui enrobe tous les combats… »
L’entame de son propos recadre d’ailleurs le thème de la Cérémonie qui aurait plutôt dû en ce sens, s’appesantir sur le pragmatisme « Quel modèle de développement pour le Sénégal ? » Ses arguments mettent en lumière les formes de gouvernances et les modes de démocraties fécondés par nos leaders africains et nos guides spirituels, « snobés » sans avoir été mis à l’essai ou ignorés malgré avoir fait leurs preuves.
Une injonction à se départir d’un faux pas ? Une lucidité à point nommé.
Son discours exhorte au besoin pressant et vital de revenir aux fondements de nos valeurs et croyances traditionnelles. Des garde-fous solides contre les dérives occidentales qui ont endoctriné et perverti notre organisation, toujours otage de volontés et de dogmes étrangers. Une tutelle maquillée, qui nous a ensevelis et perdus « pendant que des pays partis de rien comme la Corée du Sud & du Nord ont su se libérer et construire les fondements d’un bien-être et d’un développement autocentré » dixit Monsieur Soulèye Anta NDIAYE. Il préconise comme solution « le besoin plus que jamais d’une dictature, mais celle du bon sens et de la raison ».
La sagesse des doyens ou la force de l’expérience ? Toujours en est-il qu’un autre contributeur s’est également illustré dans quelques conseils et rappels.
Monsieur Mamadou Mao WANE, Sociologue et ancien fonctionnaire de l’UNICEF a mis en garde les tenants actuels du pouvoir contre l’un des défis majeurs, si ce n’est le premier dans l’exercice de leurs fonctions :
« Un des grands défis est de s’isoler dans la gestion étatique en oubliant l’animation militante… Le danger de la bureaucratisation, c’est de se couper des masses… Que les révolutionnaires d’hier ne se transforment pas en bureaucrates aujourd’hui ».
Il suppose peut-être de veiller à comment allier les deux rôles ? Car indissociables, ils se complètent sans que l’un ne prédomine sur l’autre à la faveur d’un intérêt temporel ou d’un enjeu tel qu’une échéance électorale.
Monsieur WANE rappelle combien « le danger du formalisme juridique à l’excessif est incompris des masses » et suggère plus de diligence sans « violer l’état de droit ».
Une dernière piqûre de rappel clôture son intervention qui souligne que « la priorisation des priorisations ce ne sont pas les réformes judiciaires, mais celles qui permettent au peuple de retrouver sa souveraineté économique, trouver de l’emploi aux jeunes, lutter contre les inégalités sociales, poursuivre la réduction du train de vie de l’état… sans voir les dirigeants d’aujourd’hui dans des véhicules qui coûtent 85 millions de FCFA… »
Quelle lecture faire de ces observations ? Les avis quelque peu mitigés sur la toile, convergent unanimement sur l’indécence des véhicules 4×4 « essencovores » attribués aux fonctionnaires d’état, contrastant avec la pauvreté et le déficit budgétaire.
Il se dit que les mêmes pratiques et signes ostentatoires émergent, tant dans le maintien des Agences et événements tous azimuts, les dotations matérielles, ou des signes de condescendance chez certains Ministres/DG, qui titillent des plaies encore fraîches…
Pour notre part : un débat riche et des contributions instructives, nonobstant la faible représentativité des femmes et des jeunes. Et concernant les figures conductrices du Projet, en l’occurrence le Chef de l’État et son Premier Ministre : un délai plus clément pour l’obligation de résultat, qui éviterai des déductions précoces.