Le désert de Lompoul demeure au cœur d’une controverse persistante. Sept personnes, dont cinq employés de l’écolodge local et deux villageois, ont été arrêtées puis libérées par le procureur. Toutefois, elles restent inculpées pour trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée. Leur procès est fixé au 4 février 2025 , dans un contexte de tensions grandioses entre les populations locales et la multinationale ERAMET GCO.
Tout a commencé lorsque les sept accusés ont appris que la route dépendant de l’écolodge au désert, un axe essentiel pour les activités touristiques, avait été bloquée. Selon eux, cette piste n’a aucun lien avec la zone d’exploitation de la société ERAMET GCO, ce qui a amplifié leur incompréhension.
Intrigués, cinq employés de l’écolodge et deux villageois ont décidé de se rendre sur les lieux à l’aide de deux quads pour comprendre la situation. À leur arrivée, ils ont découvert un véhicule de GCO sur place, avec des agents en pleine conversation téléphonique. “Une minute plus tard, la voiture de la gendarmerie est arrivée, et le commandant a pris quelques photos”, rapporte l’un des accusés.
Une arrestation précipitée et des brutalités dénoncées
Selon les témoignages recueillis, tout s’est enchaîné très rapidement. L’un des agents de GCO aurait désigné les employés et villageois en disant au commandant de la gendarmerie : “Les voici…” . Avant même d’avoir le temps de s’expliquer, ils ont été arrêtés.
“Nous avons tenté d’expliquer que cette route mène à notre site touristique et qu’elle a été barrée de manière injustifiée, mais le commandant nous a coupés : ‘Vous n’avez rien à expliquer. Si vous avez quelque chose à dire, vous le ferez à la brigade. “
Selon les mêmes sources, certaines personnes arrêtées auraient été brutalement traitées lors de leur embarcation. L’une d’entre elles affirme avoir été blessée : “Jusqu’à présent, je sens des douleurs à l’épaule.”
Des accusations contestées par les inculpés
Les sept personnes inculpées rejettent en bloc les accusations portées contre elles. Elles affirment n’avoir participé à aucune manifestation ni causé de trouble à l’ordre public. “Nous étions simplement venus constater la situation lorsque nous avons appris que des agents d’ERAMET GCO avaient barré la piste”, expliquent-elles.
Pour les populations locales, cet incident est perçu comme une nouvelle tentative de marginalisation. Le barrage de cette route essentielle, qui mène directement à l’écolodge, a des retombées économiques et symboliques pour toute la communauté.
Un procès attendu dans un climat tendu
Avec un procès prévu le 4 février 2025 , cette affaire soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des relations entre ERAMET GCO et les communautés locales. Les habitants de Lompoul et les employés de l’écolodge espèrent que la justice permettra de rétablir la vérité et de résoudre ce conflit de manière équitable.
En attendant, cet épisode met en lumière les tensions croissantes entre l’exploitation des ressources naturelles et la préservation des activités locales. Le désert de Lompoul, lieu de beauté et d’évasion, est aujourd’hui le théâtre d’une lutte où se mêlent des questions environnementales, économiques et sociales.