Le paysage politique sénégalais assiste à la création du Front pour la Démocratie et de la République (FDR), une plateforme regroupant d’anciennes figures qui ont gouverné le Sénégal depuis son indépendance. Ce regroupement se présente comme une opposition au pouvoir actuel, mais peine à convaincre une population qui a déjà tourné la page de ces acteurs politiques lors des dernières élections.
Alors que le Sénégal traverse des défis majeurs après quelques mois du nouveau régime tels que l’emploi des jeunes, le déficit budgétaire et la souveraineté économique, ce nouveau front peine à justifier sa légitimité. En effet, certains de ses membres sont issus du Parti Socialiste (PS) et de l’Alliance pour la République (APR), formations politiques qui ont dirigé le pays pendant des décennies et dont la gestion a été largement critiquée par la population. A cet effet, la présence de ces derniers, qui ont laissé un lourd héritage économique et institutionnel, montre le manque de sérieux de cette initiative. Ces acteurs politiques, largement rejetés lors du scrutin tentent aujourd’hui de se positionner sous une nouvelle bannière, mais leur passé parle pour eux.
Des leaders en quête d’impunité
Ce qui frappe également, c’est que certains membres du FDR sont directement concernés par des dossiers de reddition des comptes et devraient en réalité répondre de leur gestion opaque devant la justice. Plutôt que de se soumettre à un processus normal de la transparence démocratique, ils préfèrent se poser en victimes et crier à la persécution politique. Pourtant, le peuple sénégalais attend avant tout que ces personnalités rendent compte de leur bilan avant de prétendre incarner une alternative crédible.
Un front électoralement insignifiant
Au-delà des discours, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, lors des élections précédentes, la plupart des membres de ce front n’ont même pas atteint 1/100 des suffrages. Donc, comment une opposition aussi fragilisée et divisée peut-elle se prétendre incarner la défense de la démocratie et de la République alors qu’elle a été massivement rejetée par les électeurs ?
Un attelage voué à l’échec
Si ce front ne pèse aucun poids aujourd’hui, il ne durera pas non plus. L’histoire récente a prouvé que ces coalitions de circonstances ne survivent jamais bien longtemps, minées par des querelles d’égos et des ambitions personnelles. Déjà par le passé, ces mêmes acteurs s’étaient déchirés sur des détails aussi futiles que les logos et couleurs de leur coalition. Rien ne laisse penser qu’ils feront preuve de plus de maturité cette fois-ci.
Une tentative de diversion face aux urgences
Le Sénégal fait face aujourd’hui à des défis majeurs qui exigent des réponses concrètes: l’emploi des jeunes, la stabilité économique. Pendant que le nouveau pouvoir s’attèle à ces chantiers, l’opposition réunie sous le FDR semble plus préoccupée par la reconquête de ses privilèges perdus que par les réels besoins du peuple.
Pour s’inscrire dans cette dynamique de patriotisme et de don de soi pour la patrie, l’opposition devrait commencer par assumer son passé, proposer des alternatives crédibles et cesser de s’accrocher à des discours de victimisation qui ne trompent plus personne. Pour l’instant, le FDR ressemble davantage à un baroud d’honneur qu’à un mouvement capable de peser sur l’avenir politique du Sénégal.