Amnesty International informe l’utilisation de technologies militaires françaises dans la guerre civile brutale qui déchire le Soudan, malgré l’embargo sur les armes imposées par les Nations Unies. L’organisation a révélé que des véhicules fournis par les Émirats arabes unis, équipements de matériel français, sont utilisés par les Forces de soutien rapide (RSF) dans la région du Darfour, où elles s’affrontent avec l’armée régulière soudanaise.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a souligné que les recherches menées par l’organisation montrent clairement que les armes françaises, y compris le système de défense Galix, sont activement utilisées dans le conflictuelle. Ce système est produit par les sociétés françaises KNDS et Lacroix et sert à contrer les attaques à courte portée. Amnesty avertit que ces armes pourraient être utilisées pour commettre des violations graves des droits humains.
L’exportation d’armements français aux Émirats arabes unis
Amnesty International a mis en lumière un partenariat de longue date entre la France et les Émirats arabes unis dans le secteur de la défense. Selon un rapport parlementaire, entre 2014 et 2023, les entreprises françaises ont livré des équipements militaires d’une valeur d’environ 2,6 milliards d’euros aux Émirats. L’organisation appelle le gouvernement français à veiller à ce que ces armes ne soient pas réexportées vers des zones de conflit, comme le Soudan.
Un embargo sur les armes en péril
L’ONU a instauré pour la première fois un embargo sur les armes en 2004, suite à des accusations de nettoyage ethnique au Darfour. Cependant, Amnesty International plaide pour une élargissement de cet embargo à l’ensemble du Soudan, surtout après l’intensification du conflit en 2023. L’organisation exhorte les pays à cesser de fournir des armes, directement ou indirectement, aux factions combattantes soudanaises.
Le Soudan en crise humanitaire
La guerre au Soudan a entraîné une des pires crises humanitaires du monde, avec des milliers de morts et des millions de déplacés. Des rapports d’experts soutenus par l’ONU ont également évoqué une famine sévissant dans certaines régions du Darfour. L’Organisation mondiale de la santé a confirmé que la famine touche désormais presque tout le pays, accentuant la gravité de la situation.
L’appel à l’action : renforcer les contrôles sur les exportations d’armements
Amnesty International a exhorté la France à ne pas autoriser de nouvelles livraisons d’armes aux Émirats arabes unis sans garanties strictes que ces équipements ne seront pas réexportés vers le Soudan . L’organisation souligne que les entreprises doivent respecter les droits de l’homme et effectuer une « diligence raisonnable » tout au long de leur chaîne de production et d’exportation.
Des violations qui continuent d’alimenter le conflit
Depuis avril 2023, les Forces de soutien rapide (RSF) et l’armée régulière soudanaise sont engagées dans un conflit dévastateur, causant des crimes et une guerre totale pour le pouvoir entre deux anciennes alliées . Les RSF ont été accusées de nettoyage ethnique, bien que ces accusations soient niées. Pendant ce temps, la communauté internationale semble largement ignorer les atrocités, tandis que la guerre, la famine et les déplacements massifs continuent de ravager la nation.