La ville de N’Zérékoré, dans le sud-est de la Guinée, a été frappée par une tragédie le 1er décembre 2024, lorsqu’une bousculade mortelle a éclaté au stade du 3 avril, à l’occasion de la finale d’un tournoi de football dédié au général Mamadi Doumbouya. Si le gouvernement guinéen maintient un bilan provisoire de 56 morts, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) locales avancent un chiffre bien plus élevé, estimant à au moins 135 le nombre de victimes.
Un collectif d’ONG de défense des droits humains, dans une déclaration publique faite à N’Zérékoré, affirme que le nombre de morts est probablement bien supérieur à celui avancé par le gouvernement. D’après leurs informations, principalement obtenues auprès des hôpitaux, des témoins, des familles des victimes, ainsi que des chefs de quartiers et de sources médiatiques, près de 135 personnes, dont une majorité d’enfants de moins de 18 ans, aurait perdu la vie dans cette tragédie.
Une scène de chaos provoquée par des tensions
La bousculade a été déclenchée par une série de facteurs, selon les témoignages. La colère des partisans après des décisions arbitrales contestées, un envahissement du terrain et l’intervention des forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, ont précipité la situation, provoquant un afflux massif de personnes et déclenchant l’irréparable. Le bilan des blessés est également lourd, avec des centaines de personnes, dont certains dans un état critique.
Des divergences sur le bilan
Le gouvernement guinéen, dirigé par une junte militaire depuis 2021, maintient son bilan de 56 morts, mais cette version est contestée. Les Forces vives de Guinée, un collectif regroupant des partis et organisations d’opposition, parlent d’une centaine de décès. Par ailleurs, une organisation de la diaspora guinéenne, le Conseil supérieur de la diaspora, évoque un chiffre encore plus alarmant : jusqu’à 300 morts, principalement des jeunes et des adolescents, accompagnés de centaines de blessés.
Cet incident tragique soulève des questions sur la gestion des événements publics et sur la sécurité des citoyens, mettant en lumière une fois de plus les fragilités dans l’organisation de grandes manifestations sportives en Guinée.