Le président du conseil d’administration de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Mbaye Sylla Khouma, a exprimé de vives raisons d’espérer pour la recherche agricole au Sénégal. Lors de son discours le 9 décembre 2024, à l’occasion de l’ouverture de la neuvième édition du forum annuel du Collectif des opérateurs, producteurs et exportateurs de graines d’arachide (COPEGA) à Kaolack, il a évoqué les bouleversements des années 1980 et les effets des ajustements structurels sur le secteur agricole sénégalais. Mais aujourd’hui, il se montre optimiste face aux nouvelles initiatives qui pourraient relancer la recherche agricole.
Mbaye Sylla Khouma a d’abord rappelé que les réformes économiques des années 1980, marquées par des plans d’ajustement structurels, ont profondément bouleversé le paysage agricole du Sénégal. Selon lui, ces réformes ont eu un impact dévastateur sur les structures de soutien à l’agriculture, notamment avec la suppression d’organismes clés tels que la SODEVA et la baisse significative des financements pour la recherche. Ces mesures ont affaibli l’Institut sénégalais de recherches agricoles, notamment par la perte de nombreux chercheurs et la détérioration des infrastructures de l’institution.
Le rôle central de l’arachide dans la recherche agricole sénégalaise
La recherche agricole au Sénégal, selon Mbaye Sylla Khouma, a toujours été liée à la culture de l’arachide, un secteur vital pour l’économie sénégalaise. L’ISRA, fondé en 1898 avec la création de la première ferme-école à Bambey, a toujours travaillé en étroite collaboration avec la culture des oléagineux. Cette relation s’est poursuivie avec la station expérimentale de l’arachide créée en 1913. Mbaye Sylla Khouma a souligné que la recherche sur l’arachide est au cœur des travaux de l’ISRA depuis ses débuts, contribuant ainsi à l’essor agricole du pays et à la sécurité alimentaire.
L’institut est devenu un centre d’excellence en matière de recherche agricole, notamment en matière d’innovation, de protection des ressources naturelles et d’amélioration des pratiques agricoles. Mbaye Sylla Khouma a souligné que l’institution a toujours su relever les défis du secteur et répondre aux besoins croissants d’une population en expansion. Il a également évoqué l’importance de l’ISRA dans la reconstitution du capital semencier, un enjeu majeur pour l’agriculture du pays. En août 2024, le Conseil des ministres avait ainsi souligné l’urgence de reconstituer ce capital pour les principales cultures du Sénégal, notamment l’arachide et les céréales.
Un renouveau pour la recherche agricole
Pour Mbaye Sylla Khouma, il y a aujourd’hui un véritable espoir de redresser la recherche agricole grâce à de nouvelles initiatives. Il a affirmé que les autorités actuelles ont la volonté de redonner au secteur son prestige et son rôle central dans le développement agricole du Sénégal. Le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, les autorités politiques et économiques, ainsi que l’ISRA lui-même, travaillent d’arrache-pied pour faire face aux défis agricoles contemporains et moderniser le secteur.
Le président du Conseil d’administration de l’ISRA a exprimé son optimisme quant à la capacité de la recherche sénégalaise à se réinventer, notamment grâce aux réformes en cours et au soutien accru de l’État. Selon lui, le secteur agricole pourra à nouveau devenir un moteur de développement pour le pays, en jouant un rôle central dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et la durabilité des ressources naturelles.
Ainsi, avec des efforts renouvelés et une politique agricole renforcée, la recherche agricole au Sénégal pourrait bien retrouver son dynamisme et son influence des années passées.