Le Sénégal marque un grand pas dans son exploration pétrolière avec le gisement de Sangomar, situé à 100 kilomètres au sud de Dakar. Ce champ pétrolier, exploité par la société australienne Woodside, dépasse les prévisions initiales et promet des retombées économiques significatives pour le pays.
La production pétrolière du gisement de Sangomar s’est établie à 15-16 millions de barils sur ses six premiers mois d’exploitation, soit quatre millions de barils de plus que prévu. Selon Charles Thiemele, directeur Afrique de la société de trading pétrolier et gazier BGN, ces résultats sont « très encourageants » pour un projet encore en phase de démarrage.
En Afrique, les débuts des productions pétrolières sont souvent marqués par une grande prudence, mais les performances de Sangomar confirment une évolution technologique significative. Cette avancée place le Sénégal parmi les nouveaux acteurs pétroliers prometteurs sur le continent, aux côtés de la Côte d’Ivoire avec le champ Baleine.
Cap sur les 100 000 barils par jour : une ambition affirmée
L’objectif à terme est de doubler la production actuelle pour atteindre 100 000 barils par jour. Cette hausse devrait générer des revenus considérables pour l’État sénégalais, qui détient actuellement une participation de 18 % dans le projet. Dès 2025, les recettes pourraient dépasser le demi-milliard de dollars, contribuant à renforcer les finances publiques.
Une part de cette production profitera directement au marché local grâce à la raffinerie de Mbao. À partir du premier trimestre 2025, cette infrastructure devrait commencer à traiter du pétrole sénégalais, en complément des approvisionnements historiques en brut nigérian. Cette initiative vise à renforcer l’autosuffisance énergétique du pays et à réduire sa dépendance aux importations.
Raffinage local : des défis à transformer en opportunités
Malgré ces succès, le raffinage du pétrole de Sangomar rencontre des défis techniques. Ce brut, caractérisé par une forte teneur en soufre, nécessite des adaptations spécifiques pour le traitement local. Pour l’instant, il est principalement exporté vers les marchés asiatiques, en attendant une modernisation des infrastructures de raffinage.
Avec des résultats dépassant les attentes, le gisement de Sangomar offre une opportunité stratégique pour le Sénégal. Cette ressource pourrait transformer le paysage énergétique et économique national, à condition de relever les défis techniques et de maximiser les retombées pour les populations locales.
En capitalisant sur cette production et en développant des infrastructures adaptées, le Sénégal se positionne comme un acteur clé dans l’industrie pétrolière africaine.
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