Lors de sa récente intervention à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a annoncé une enquête sur les violences survenues en mars. L’ancien procureur a réaffirmé l’engagement des autorités judiciaires à mener une enquête impartiale, transparente et exhaustive pour établir la vérité sur ces événements dramatiques.
Les violences de mars 2021 ont éclaté après l’arrestation d’Ousmane Sonko, alors opposant, déclenchant des manifestations de grande ampleur à travers le pays. Ces événements ont rapidement pris une tournure tragique, avec des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre, causant des pertes en vies humaines. La situation s’est aggravée avec le placement en garde à vue d’Ousmane Sonko.
Alors que le Sénégal tentait de maintenir son image de démocratie stable en Afrique de l’Ouest, la violence des manifestations a remis en question la gestion du pouvoir par le gouvernement. Les violences policières auraient, selon certaines allégations, dépassé le cadre du maintien de l’ordre. Cette crise a créé un climat de méfiance généralisée, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête par les autorités judiciaires. L’objectif est d’identifier les auteurs et les commanditaires afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.
Une Déclaration qui inspire confiance ?
Devant les députés, Ousmane Diagne a souligné que l’enquête judiciaire en cours vise à « faire toute la lumière sur les événements de mars 2021 à 2024 ». Il a rappelé que le gouvernement est résolument déterminé à garantir que les coupables, qu’ils appartiennent aux forces de l’ordre ou aux manifestants, soient traduits en justice.
« Nous n’avons aucune intention de laisser la moindre zone d’ombre. Les enquêtes continueront de manière rigoureuse, sans pression politique. Nous sommes fermement engagés à rendre justice aux victimes », a déclaré le ministre de la Justice.
Il a également précisé que les autorités ne tolèrent aucune forme de violence, quelle qu’elle soit, et que la justice doit être rendue de manière équitable et sans distinction. Les cas Fulbert Samb et Didier Badji ne seront pas laissés de côté, at-il affirmé. « La loi s’applique à tout le monde, sans exception », a ajouté M. Diagne, répondant ainsi aux interpellations de certains députés.
Les Réactions Politiques…
Face à ce pouvoir qui veut faire la lumière sur ces événements se trouve une opposition qui dit niet , prônant le pardon. Auteurs de la loi d’amnistie effaçant tous ces faits, les membres du régime sortant fustigent l’attitude du gouvernement qui revient sur ces événements. Les alliés de l’ancien président Macky Sall appellent les nouvelles autorités à la réconciliation d’une société qui a tant souffert.
La question demeure : peut-il y avoir pardon sans que les responsabilités soient situées ? Beaucoup de citoyens souhaitent que cette enquête identifie chaque responsable et le traduise en justice. Cela constituerait une ferme volonté de lutter contre l’impunité de la part des nouvelles autorités.
L’intervention du garde des Sceaux à l’hémicycle a jeté un éclairage sur la ferme volonté des autorités de traiter cette affaire avec sérieux et équité.
Toutefois, le défi reste immense. Dans un contexte où les tensions politiques sont encore vives, la mise en œuvre d’une justice indépendante et transparente sera essentielle pour garantir que les responsabilités soient pleinement établies et que les victimes reçoivent justice.
Les observateurs restent attentifs à l’évolution de l’enquête, car la manière dont cette affaire sera gérée aura un impact sur la perception de l’état de droit au Sénégal.
Babacar CISSÉ