Les autorités sénégalaises ont annoncé ces derniers jours un programme de migration circulaire entre notre pays et l’Espagne. Un partenariat qui permettra aux jeunes sénégalais d’aller travailler dans les plantations espagnoles. Objectif ? Lutter contre l’immigration clandestine et apporter des solutions face à la problématique de l’emploi des jeunes font partie des retombés escomptés de ce projet. Toutefois, il reste à savoir si une telle réponse peut être efficace face au fléau des embarcations de fortunes et leurs cortèges funèbres.
Le ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères par le biais du secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur a lancé un programme de recrutement de jeunes pour des contrats saisonniers dans la cueillette et le conditionnement de fruits au Royaume d’Espagne. Ces derniers jours, des sénégalais ont pris d’assaut les Bureaux d’Accueil, d’Orientation et de Suivis (BOAS) et d’autres sites choisis pour le dépôt des candidatures.
Les vagues d’indignation et de protestations qui ont suivi ces bousculades ont poussé les autorités à revoir la méthode. Dans un communiqué signé ce mardi 28 janvier 2025, le Secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur a fait savoir que “pour des raisons de sécurité, le dépôt des dossiers de candidature pour la sélection d’ouvriers agricoles dans le cadre du programme de migration circulaire avec l’Espagne, se poursuivra désormais à travers une plateforme dédiée qui sera disponible dans les jours à venir.” Le même communiqué a précisé que les candidats qui ont déjà soumis leurs dossiers n’étaient pas concernés par ce dépôt en ligne. Même si cette mesure va résoudre certains problèmes logistiques, l’image du Sénégal aura déjà pris un coup. Cette situation est assez éloquente pour exprimer les difficultés d’accès à l’emploi confrontés par la jeunesse.
Un message qui trahit le souverainisme voulu par nos autorités !
Les autorités à la tête du pays ont, à travers “le projet” vendu aux Sénégalais un programme autour de certaines valeurs comme le souverainisme. Les interprétations de ce programme vont malheureusement à l’encontre de l’appel du gouvernement. Certains opposants parlent déjà de trahison envers la jeunesse. Pour eux, la solution pour trouver un emploi c’est de partir. Le gouvernement aurait pu anticiper sur ces problèmes pour éviter ces genres d’interprétation en commençant par la digitalisation et en faisant une communication plus efficace et moins polluante qu’elle ne l’est actuellement.
Ce programme va-t-il contribuer à arrêter l’émigration clandestine ?
De la communication faite de ce partenariat entre le gouvernement du Sénégal et le Royaume d’Espagne, on peut en déduire que ce dernier a besoin de main d’œuvre. Ce qui signifie que des opportunités se présentent à l’autre bout du monde. Cela poussera certains à partir à la quête d’un avenir meilleur. Si le programme de l’Etat connaît des lenteurs ou que les gens sentent un problème de transparence, ils pourraient chercher à trouver d’autres solutions pour rejoindre l’Espagne et la voie maritime pourrait en faire partie. Un tel scénario serait un malheur pour notre pays et surtout chez la jeunesse. Dès lors, l’Etat se trouve dans l’obligation d’être transparent dans la démarche et de trouver des moyens efficaces d’encadrer le processus de recrutement pour éviter tout conflit.