Fusion des institutions : le patriotisme à l’honneur

Le chef du gouvernement Ousmane Sonko a annoncé hier lors de son passage à l’assemblée nationale que certaines institutions pourraient être fusionnées. Cette mesure rentre dans le cadre de la rationalisation des dépenses voulue par l’État. L’effectivité de cette mesure pourrait aboutir à des pertes d’emplois qui toucheraient des personnalités nouvellement responsabilisées dans le projet Pastef.

Le gouvernement poursuit sa logique de rationalisation des dépenses publiques. Des structures comme le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) jugées budgétivores ont déjà été supprimées. Lors de son passage à l’Assemblée nationale ce vendredi 21 février, le Premier ministre Ousmane Sonko a fait part de la volonté de l’État de faire plus en supprimant d’autres organes ou en fusionnant ceux qui auraient les mêmes missions.

Sachant que les “patriotes” ont toujours comme slogan, le don de soi pour la patrie, aucun directeur général ou autre responsable ne devrait y voir du mal d’autant plus que le contexte économique l’exige. Toutefois, il se pourrait que certaines personnes soient frustrées de se voir éjectées de leurs postes de responsabilité. Même si une bonne partie des militants sont animés par une volonté commune de construire le pays, il pourrait y avoir quelques profils qui aimeraient garder des privilèges après tant d’années de lutte.

Pourquoi certains voudraient garder leurs postes ?

En politique, avoir des responsabilités compte beaucoup. Il permet de construire une base politique et de prouver ses compétences. La politique de la chaise vide n’est pas très souvent très prolifique car certains des militants ont souvent besoin d’un leader qui a une voix audible et qui participe à des prises de décision.

La patrie avant le parti ! Plus qu’un slogan ?

Le président du parti Pastef Ousmane Sonko a montré lors de la dernière élection présidentielle que c’est la matérialisation du projet qui comptait et non sa personne. Alors qu’il pouvait accepter la main tendue de Macky Sall pour participer aux joutes, il a confirmé le choix porté sur celui qui était le secrétaire général de son parti, Bassirou Diomaye Faye. Cet acte a donné plus de valeur au discours patriotique qu’il a toujours tenu.

Si tous ceux qui s’identifient à son idéologie adoptent cette posture, la rationalisation des dépenses devrait passer comme une lettre à la poste. Si les autorités décident de fusionner des services, aucune contestation ne devrait avoir lieu ni en public encore moins en off. Si chaque personne concernée privilégie l’intérêt général, elle aura réussi un grand test patriotique et aura montré à qui veut que c’est la construction du pays qui compte, peu importe ceux qui ont la main à la pâte.