City Ground, Nottingham. Dans une enceinte surchauffée, toute acquise à la cause anglaise, les Lions de la Téranga ont écrit l’une des plus belles pages de leur histoire récente. Sans Sadio Mané, face à une Angleterre menée par Harry Kane, et dans un stade hostile, le Sénégal a terrassé l’ogre britannique.
Dès l’entame, les Sénégalais prennent l’initiative. Mais ils se font punir suite à une erreur. À la 7e minute, Lamine Camara perd un ballon dans une zone dangereuse. Harry Kane, comme un renard, en profite pour briser les espoirs sénégalais. Le public exulte, pensant déjà à une démonstration anglaise.
Mais c’était sans compter sur la tactique de Pape Thiaw. Pas de panique, pas de recul. Le bloc sénégalais, bien en place, étouffe les couloirs, véritables points forts anglais avec Kyle Walker et Lewis Skelly. La stratégie fonctionne. Le Sénégal s’installe peu à peu dans le match.
Et à la 40e minute, le déclic. Idrissa Gana Gueye, sur une passe lumineuse, trouve Nicolas Jackson. Ce dernier aspire la défense, libère l’espace et sert Ismaïla Sarr sur un plateau. Frappe enchainée et égalisation : 1-1. Le Lion montre les crocs.
La première période se termine sur une note d’espoir. Le Sénégal maîtrise le tempo. El Hadji Malick Diouf, intenable sur le flanc gauche, Illiman Ndiaye, scintillant à chaque prise de balle, et Habib Diarra, impérial dans l’impact et les transitions, donnent le ton d’un collectif solide, bien huilé.
Au retour des vestiaires, même intensité, même volonté. Malgré quelques erreurs techniques, surtout au niveau des relances, le Sénégal continue et presse encore sans relâche. Sentant son équipe acculée, Thomas Tuchel change de plan : triple remplacement avec l’entrée de Gibbs-White, Morgan Rogers et Curtis Jones. Puis Bellingham remplace Declan Rice pour densifier l’entrejeu.
À la 83e, frisson dans le camp sénégalais. Bellingham pense redonner l’avantage à l’Angleterre sur une phase confuse dans la surface. Mais la VAR intervient : faute anglaise et le but annulé. Soulagement général.
Le tournant du match se joue pourtant plus tôt, à la 61e minute. Koulibaly, jusque-là fébrile dans ses relances, trouve enfin la passe juste. Depuis sa surface, il alerte Habib Diarra, qui se projette comme une flèche. Il résiste au retour des défenseurs anglais, fixe Dean Henderson, et conclut avec sang-froid. 2-1 pour le Sénégal. Silence glacial dans les tribunes.
Derrière, l’Angleterre jette ses dernières forces. Ivan Toney entre à la 88e minute. Mais la fébrilité prend le dessus. Les Anglais s’exposent. Et à vouloir trop attaquer, ils laissent une brèche.
Dernière offensive sénégalaise dans le temps additionnel. Lamine Camara, revanchard, récupère un ballon côté droit. Quatre touches plus tard, il sert Cheikh Tidiane Sabaly, lancé à pleine vitesse. Le joueur du FC Metz tue le match : 3-1. Le Lion rugit une dernière fois.
Une victoire fondatrice
Ce n’est pas qu’un simple succès. C’est une déclaration d’intention. Le Sénégal, en pleine mutation générationnelle, prouve qu’il a les reins solides pour viser haut. Avec cette victoire, il enchaîne un 22e match consécutif sans défaite, toutes compétitions confondues.
La légende continue de s’écrire. Et cette génération, affamée, bien encadrée, rêve déjà de grandeur.
Le Lion rouge ne se contente plus seulement de rugir. Désormais il dévore !