L’Assemblée nationale du Sénégal a franchi une étape majeure dans l’évolution institutionnelle du pays en adoptant, ce samedi 14 décembre 2024, deux projets de loi d’envergure. Lors d’une séance marquée par des débats intenses, 134 députés sur 165 ont voté en faveur de ces réformes, tandis que 8 se sont prononcés contre et 2 se sont abstenus.
Les parlementaires ont approuvé le projet de révision de la Constitution, ouvrant la voie à des changements structurels significatifs. Parmi les mesures phares, la suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) . Ces deux institutions, instaurées respectivement en 2012 et 2016, avaient pour mission d’accompagner les politiques publiques par des avis consultatifs.
Le vote a également validé l’abrogation des lois organiques n°2012-28 et n°2016-24 qui encadraient l’organisation et le fonctionnement de ces instances. Les défenseurs de la réforme estiment que cette décision s’inscrit dans une démarche de rationalisation des institutions, visant à réduire les dépenses publiques et à renforcer l’efficacité des organes de gouvernance.
Les arguments des partisans et des opposants
Pour les partisans de la réforme, cette suppression est perçue comme une réponse à une demande populaire pour une meilleure utilisation des ressources publiques. Les institutions concernées avaient souvent été signalées pour leur faible impact sur les politiques nationales et leur coût élevé.
Cependant, les opposants au projet pointent un risque de perte de diversité dans le processus de consultation publique. Ils estiment que le CESE et le HCCT jouaient un rôle essentiel en donnant la parole à des acteurs économiques et sociaux souvent exclus des cercles décisionnels.
Un processus législatif rapide et controversé
La rapidité avec laquelle ces réformes ont été adoptées soulève des questions chez certains. Des observateurs politiques dénoncent un manque de concertation préalable, tandis que d’autres saluent la détermination des autorités à opérer des changements structurels dans un contexte socio-économique exigeant.
Avec ce vote, le Sénégal amorce un tournant dans la gestion de ses institutions. Cette décision, au-delà de son caractère symbolique, pourrait redessiner les équilibres politiques et administratifs du pays. Alors que les discussions sur l’efficacité des institutions restent au cœur des débats, cette réforme marque une étape clé, ouvrant la voie à d’autres mesures importantes, telles que la promulgation de la loi d’amnistie.