Le nom vous fera certainement penser à Xelcom Diaga de Feu Serigne Saliou Mbacké dans la région de Kaffrine, mais ce Xelcom se situe dans la petite côte sénégalaise plus précisément à Joal Fadiouth dans le département de Mbour. S’il y a un point commun entre les deux Xelcom, c’est bien la valeur travail. Ce site s’étend sur quelques dizaines d’hectares à la périphérie de Joal. Femmes et hommes de tout âge confondu y gagnent dignement leur vie à travers la transformation des produits halieutiques. Ce travail bien qu’étant très ingénieux ne nécessite pas un super talent. Avec du courage et de la motivation vous pourrez y trouver votre compte. Vendeurs, dockers, chauffeurs, manutentionnaires, tout le monde à sa place à Xelcom.
À l’approche du site, c’est l’odeur du poisson et la fumée qui attirent le premier. Sur place, des fours artisanaux, des étales pour sécher le poisson et de petits bassins dominent le décor. A Xelcom, la transformation du poisson n’est plus un secret. Poisson fumé, poisson séché, le yeet, les fruits de mer sont régulièrement acheminés dans ce site depuis le quai de pêche. Cette activité est l’un des principaux leviers de l’économie de la ville et chacun peut y trouver son compte. Les pêcheurs vendent le poisson aux transformateurs. Ces derniers sollicitent les charretiers pour transporter les produits vers le site de transformation ou vers la gare routière. Grâce à cette activité et à la pêche, Joal est aujourd’hui devenue une ville melting-pote. On y trouve des personnes originaires de tous les coins du Sénégal. Des Guinéens, des Burkinabés, des Ganhaéens, des Maliens et d’autres nationalités ont même fini par tomber sous le charme de la ville. Des camions remplis de poissons fumés ou séchés quittent régulièrement Joal à destination de la sous région. D’autres commerçants viennent de partout pour acheter du “kéthiakh”, du “guedj” ou du “yeet”.
Une activité qui, malheureusement, tourne au ralenti
La transformation des produits halieutiques est au ralenti à Joal. La fumée envahit de moins en moins le ciel et ce n’est plus la grande affluence à Xelcom. La raison ? Le poisson se fait de plus en plus rare. Les pêcheurs rentrent parfois bredouille. Ceux qui ont la chance de remplir la nasse préfèrent vendre aux plus offrants et ce ne sont pas les transformateurs. Les mareyeurs achètent le meilleur du poisson pour le revendre dans d’autres villes du Sénégal comme Dakar et Touba. Un autre concurrent de taille constitue également un frein pour cette activité. Une usine implantée à quelques pas du quai de pêche s’active dans la transformation des produits halieutiques avec plus de capacités et un meilleur pouvoir d’achat.
Des restrictions sur la pêche notamment l’interdiction de certains filets ne font pas trop l’affaire des pêcheurs qui ne cessent de crier leur désarroi.
A Joal, il n’ y a pas qu’à Xelcom qu’on transforme le poisson. L’activité se pratique également à “Tann Ba”. Ce qui fait de Joal l’une des villes qui fournit le plus aux Sénégalais du “kéthiakh”.
Avec le non renouvellement des accords de pêche entre le Sénégal et l’Union Européenne, on s’attendait à du poisson en abondance. Ce qui n’est pas encore le cas à Joal. En attendant que la donne change, c’est toute l’économie d’une ville qui est au ralenti.